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Même si les naïades sont toujours présentes entre les pilastres de la fontaine, l’eau n'y coule plus depuis 2017.
Victime des incivilités, elle a été couverte de graffitis et est devenue le dépotoir de certains clients des magasins des alentours. Très vite, la fontaine a triste allure avec ses vasques ébréchées et les dalles descellées autour du grand bassin.
C’est pourquoi, Karen Taieb, adjointe à la maire de Paris et chargée du patrimoine historique, a décidé de la faire restaurer, avant la fin de l'année 2021. Le coût des travaux est estimé à 5 millions d'euros, pour une durée d'un an environ.
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Le cimetière des innocents est situé, près du quartier des Halles. Il tient son nom de l’église voisine fondée au XIIe siècle et aujourd’hui disparue. Elle se situait à l’actuelle fontaine des Innocents
La fontaine des innocents d'abord appelée fontaine des nymphes, est une œuvre de la Renaissance réalisé entre 1546 et 1549 à la demande du roi Henri II par le sculpteur Jean Goujon et l'architecte Pierre Lescot. Elle a connu plusieurs modifications et a été déplacée deux fois.
En 1550, le cimetière avait une superficie faisant quasiment le double de la place actuelle, et était le plus grand cimetière parisien de l'époque.
Le cimetière initialement dédié aux paroissiens de l’église St Germain Auxerrois fut rapidement utilisé par plus de 20 autres paroisses et hôpitaux qui y déposaient leurs morts.
Pendant le Moyen Age, le cimetière était non seulement un lieu pour y déposer ses morts mais aussi un lieu de promenade populaire pour les parisiens. En effet, quelques petits commerces y étaient autorisés.
Le jour, c'était un marché, un lieu de passage et de fête, mais quand la nuit tombait, ce cimetière devenait un lieu de rendez-vous pour certains amants. Mais cet endroit n'avait pas toujours une bonne réputation. En effet, c'était le repère de certains voleurs et brigands.
Les corps étaient soit enterrés dans des fosses communes soit pour les plus fortunés dans un cercueil. La plupart des dépouilles étaient entassés dans les fosses (immenses trous creusés dans la terre qui restaient ouvert tant que le trou n’était pas plein). Les fosses pouvaient contenir jusqu’à 1 000 cadavres.
Lors des épidémies comme la peste, le nombre de défunts augmenta. Alors par manque de place, les dépouilles furent déplacées de nuits aux catacombes. En 1780, le cimetière ferma. En 1787 l’église fut détruite et la fontaine fut déplacée.
Suite à sa fermeture, on ouvrit un marché pour fruits et légumes. Le marché avait pour endroit principal la place des Innocents mais aussi toutes les rues des alentours.
En 1860, le marché des Innocents ferme pour l’ouverture des Halles de Baltard.
Le cimetière des innocents disposait de quatre charniers
Ils furent construits à l’intérieur du cimetière contre les murs. Il y avait le Charnier de la Vierge (ou petit charnier), le Grand charnier, le Charniers des écrivains et enfin, le Charnier des lingères.
Il s’agissait de galeries composés d’arcades, où on déposait dans des combles les ossements des morts. Celles-ci étaient beaucoup décorées et construites pour les bourgeois parisiens.
En 1785, l’église et le cimetière sont détruits pour des raisons d’insalubrités. Seule la fontaine des innocents est conservée. Elle est déplacée au centre de la place, là où commencera le marché des innocents.
En 1860, la fontaine des innocents est positionnée à sa place définitive.
Beaucoup de légendes et de sombres histoires sont ressorties de ce lieu.
Il y avait par exemple, une arcade qui appartenait à un célèbre défunt : Nicolas Flamel.
En effet, à l'époque, cet alchimiste avait fait l'objet de rumeurs qui sont devenu des légendes. Il aurait apparemment trouvé la recette de la pierre Philosophale, qui offrait la vie éternelle à la personne qui la détenait. En plus de cela, la pierre philosophale permettrait de transformer tous les métaux en argent et en or.
Cette histoire est aujourd'hui mondialement connue, notamment grâce à la saga Harry Potter, de JK Rolling, dans laquelle on évoque le personnage de Nicolas Flamel venant de trouver la composition de la Pierre Philosophale, et donc de la vie éternel.
Grâce à cette "découverte", Nicolas Flamel s'est enrichit et a pu acheter un tombeau dans un des charniers du cimetière. La légende raconte que Nicolas Flamel aurait caché la recette de la Pierre Philosophale dans la fresque qui se situait au dessus de son tombeau.
Pendant très longtemps, la fresque a été analysé mais jamais on ne découvrit le message caché.
Une autre histoire sombre et sordide rend cet ancien marché et lieu de fête beaucoup moins accueillant.
Dans le cimetière, on pouvait trouver deux reclusoirs qui étaient de minuscules tours où il était à peine possible de s’allonger. Ces petites cellules abritaient des femmes qui venaient s’y emmurer jusqu’à la fin de leur vie. Elles étaient enfermées vivantes.
Souvent, elles y faisaient pénitence, ou faisaient simplement cela par dévotion. Leur mission était de prier, pour la ville, l'église et les habitants.
En échange, certains parisiens charitables leur apportaient à boire et à manger, par les petites fenêtres à barreaux de la cellule.
Parmi ces femmes, la plus célèbre sera Alix la Bourgotte. Cette religieuse mourut en 1466, après avoir passé 46 ans enfermée dans le reclusoir.
La pratique des reclusoirs a fini par disparaître au cours du XVIe siècle.
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Pour aller découvrir la fontaine des Innocents, dans le 1er arrondissement de Paris, il est possible d'y aller par plusieurs moyens de transports :
En métro, par les lignes 1, 4, 7, 11 et 14, station "Châtelet-les Halles", puis 3min de marche.
En bus, avec le 38 et le 47 aux arrêts "Les Halles" et "Centre Georges Pompidou".
Il y a aussi le 21, le 70, le 72, le 75 et le 86 à l'arrêt "Châtelet", puis 7min de marche.
En RER A, B ou C.
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La Fontaine des Innocents a été réalisée en 1548 par l’architecte Pierre Lescot, et c'est en 1788, que Augustin Pajou continua de sculpter la quatrième face de la fontaine.
Il a pris pour modèle la statue de la Paix de Goujon que l'on peut admirer aujourd'hui au musée du Louvre. Il imagine également de nouveaux pilastres et des bas-reliefs (type de sculpture ou de modelage pouvant être peint).
En 1810, il sera ajouté aux quatre coins du monument des fontaines pour que les visiteurs puissent s'approvisionner en eau.
Enfin, en 1858, l'architecte Gabriel Davioud déplacera la fontaine de quelques mètres jusqu'au square des Innocents construit à la place du marché.
Cette fontaine remplacera celle qui était auparavant installée au centre du cimetière des Innocents.
De nos jours, la fontaine des Innocents possède plusieurs statues et sources, sculptées et construites par Jean Goujon.
Sur chacune des trois faces originales, les statues encadrent une arcade surmontée d'une attique (partie supérieure qui vient terminer une construction) et d'un fronton triangulaire. Les naïades, les divinités aquatiques, qui ont le corps voilé, s'insèrent entre les pilastres. C'est un décor de nymphes, qui pourraient s'apparenter à plusieurs scènes mythologiques, dont les personnages sont les statues. Les reliefs de l’attique prolongent les scènes, exposant ainsi les créatures et les hommes.
Les trois divinités marines qui sont couchées le long du stylobate (soubassement continu qui supporte la rangée de colonnes) sont conservées aujourd’hui au Louvre.
Une des naïades a inspiré le tableau La Source de Ingres, exposé au musée d'Orsay.
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La fontaine des Innocents est un lieu touristique plein d'histoires, dans le 1er Arrondissement de Paris.L'histoire de la fontaine des Innocents remonte en 1550. Elle connaît plusieurs modifications et déplacements avant de connaître son emplacement actuel, dans le quartier des Halles, en plein cœur de Paris.D'un style de l'époque de la Renaissance, la fontaine des Innocents est décorée de scènes et de créatures mythologiques. Considéré comme le lieu de rendez-vous du quartier, elle est entourée de nombreux restaurants et cafés. Elle est au pied du forum des Halles et à deux pas du centre Pompidou.
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